Rassurez-vous, rares sont les marins qui n’ont jamais eu le mal de mer. Car oui, même les plus grands ont fini un jour ou l’autre au fond du seau !
Je vous donne ici des conseils simples et faciles à mettre en œuvre pour éviter le mal de mer. Il sont issus de ma propre expérience en mer et de celles des personnes avec qui j’ai eu la chance de naviguer.
Vécu et approuvé.
Les causes du mal de mer
Le mal de mer, ou naupathie (si vous voulez briller en société), est une forme de cinétose, qui est un trouble du système vestibulaire. Le système vestibulaire est situé dans l’oreille interne et il est responsable de l’équilibre et de la perception du mouvement.
Lorsque nous sommes sur un bateau, le mouvement de l’eau est transmis au système vestibulaire. Cependant, nos yeux ne perçoivent pas le mouvement de la même manière. Cela crée une discordance entre les informations fournies par le système vestibulaire et les informations visuelles.
Cette discordance est à l’origine des symptômes du mal de mer, qui sont les nausées, les vomissements, les vertiges et la fatigue.
Le mal de mer peut ruiner votre traversée vers la Corse ou votre croisière aux Antilles. Heureusement, il existe des moyens de l’éviter.
Règle n°1 : détendez-vous !
Il est fort à parier que si vous pensez que vous allez avoir le mal de mer, vous allez effectivement l’avoir… On appelle cela l’auto-suggestion.
Détendez-vous ! Vraiment. C’est la règle de base qui régit toutes les autres.
Embarquez détendu et laissez vos pensées négatives de côté. Essayez de porter votre attention sur le moment présent, sur ce qu’il se passe autour de vous… ainsi, vous vous donnez toutes les chances de passer un bon moment à bord.
Règle n°2 : ne partez pas le ventre vide
Voici une règle importante qui fonctionne de pair avec la règle n°1. Si vous vous nouez le ventre à l’idée même de monter sur un bateau, il y a des chances que vous partiez le ventre vide ou presque. La suite, vous la connaissez…
Prenez le temps de prendre un repas quelques heures avant de prendre le large. Un repas normal, pas le déjeuner type « les 50 ans de tonton »…
Règle n°3 : hydratez-vous
De la même manière qu’il est important de manger avant d’embarquer, il l’est tout autant de s’hydrater (euh, avec de l’eau, je préfère le préciser, rapport aux 50 ans de tonton) tout au long de la journée.
Ne partez pas déshydraté, votre corps a besoin d’eau pour fonctionner de façon optimale. Et là, nous cherchons l’optimal !
Règle n°4 : partez reposé
Avez-vous déjà remarqué comme la fatigue peut nous rendre amorphe ? nous tendre (cf règle n°1) ? nous faire avoir un temps de retard ? Il s’agit d’une situation que nous voulons éviter à tout prix car nos yeux, notre oreille interne et notre cerveau ont déjà du mal à s’adapter aux curieux mouvements de la mer. N’en rajoutons pas !
Une bonne nuit de sommeil ou une sieste ne pourront que vous faire le plus grand bien.
Règle n°5 : prenez l’air
Vous l’avez sans doute remarqué, le mal de mer apparait beaucoup plus rapidement (voire instantanément) lorsque vous êtes à l’intérieur plutôt qu’à l’extérieur. Cela est normal, vos yeux et votre oreille interne ne comprennent pas la même chose.
Allez, oust, dehors ! N’attendez pas les symptômes du mal de mer pour sortir, prenez l’air du large dès le départ.
Règle n°6 : couvrez-vous
Il s’agit là d’une règle importante car :
– vous voulez rester autant que possible à l’extérieur, qu’il pleuve ou qu’il vente (règle précédente)
– le froid augmente l’inconfort, et rappelez vous la règle n°1, vous voulez être détendu !
Pour ces raisons, partez avec une veste sur le dos et un bonnet sur la tête. Comme ça vous aurez l’air d’un marin en plus !
Règle n°7 : participez !
Rester actif est un excellent moyen de répondre aux règles n°1 et 5.
D’une part on occupe son cerveau à autre chose qu’à écouter ses pensées sombres. On reste dans l’action. On avance.
D’autre part, cela nous permet de rester dehors sans y faire attention.
Participez aux manœuvres, prenez la barre, intéressez-vous à la navigation. Et si vous êtes sur un ferry en partance pour l’Angleterre ? Vous pouvez toujours tenter de repérer des cétacés ou des bateaux aux alentours.
Règle n°8 : lâchez votre téléphone
River vos yeux sur l’écran minuscule (comparativement à l’étendue de l’océan) d’un téléphone ne va pas aider notre trio yeux/oreille interne/cerveau. Cette règle est également valable pour les livres mais quelque chose me dit que l’humain du 21ème siècle dégainera plus facilement l’un que l’autre.
Regardez au loin comme la mer est belle 😊
Et les médicaments ?
Il faut bien en parler puisque c’est la solution sollicitée par le plus grand nombre. Mais si vous lisez ces lignes, c’est peut être parce qu’ils ne répondent pas forcément à vos attentes.
Je ne suis pas particulièrement partisan des anti-nauséeux en mer car ces derniers peuvent parfois vous assommer, vous faire sombrer, au mieux dans un profond sommeil, au pire dans un état léthargique. Ceci peut tout simplement être dangereux en navigation.
J’ai également le sentiment que le mal de mer dure plus longtemps avec un médicament que sans.
Juste mon avis personnel sur la question.
Bonus
J’espère que ces quelques conseils vous aideront à passer de bons moments en mer. Et vous savez quoi ? Ces quelques règles peuvent également vous permettre de passer de très bons moments à terre : vivez le moment présent et laissez-vous porter.
Le sujet de la naupathie vous passionne (vous êtes bizarre mais je ne juge pas 😉) ? Je vous invite à consulter l’étude Facteurs épidémiologiques de la naupathie : étude
cas-témoins dans la Marine Nationale à Brest soutenue par une doctorante. Bonne lecture !
Des questions ? Échangeons autour d’un commentaire 😉
3 réponses sur « Comment éviter le mal de mer en bateau ? »
Bonjour Jean-Michel,
Je suis partisan de parler de la règle des 5F, la
foifsoif (pour ceux qui n’auraient pas tout compris 😅) est un facteur important à prendre en compte.Merci pour cette contribution pas à deux
foussous du tout !Bonjour Nicolas,
Bravo pour votre site ! Permettez-moi d’ajouter mes deux sous pour résumer la situation. Le mal de mer peut se résumer par la théorie des 4 F :
– Faim
– Froid
– Fatigue
– Frousse
Un des quatre, et vous ne vous sentez pas bien. Deux ou plus, vous êtes malade à coup sûr ! Il faut donc en effet éviter une sortie en mer après la grosse fiesta bien arrosée de la veille…
On a coutume d’ajouter un cinquième F : « Foif ». Le fait de s’hydrater correctement et régulièrement, (et pas avec du rhum…) est capital. Le problème est que quand on commence à être malade, on n’a ni faim ni soif, d’où l’intérêt d’anticiper. On dit « quand tu commences à être malade, tu penses que tu vas mourir, une fois que tu es malade, tu VEUX mourir »… 🙂
En espérant avoir été utile. Bonne continuation !
Jean-Michel
c’est sympathique